Pourquoi ?

Bon, voilà quelques mois que je n’ai pas écrit sur mon blog… Car voilà quelques mois que je suis en pleine réflexion :

Pourquoi prends-je des photos?

Il y a certes des réponses faciles, convenues et moult fois entendues (pour sublimer le monde qui m’entoure/transcender les petits riens du quotidien/capturer le monde tel que je le vois etc.).

Non.

Ces réponses ne me suffisent plus.

Nous sommes partis en Nouvelle-Zélande. L’année d’avant, nous étions partis en Californie. J’espérais ramener de ces voyages quelques images caractéristiques. J’espérais pouvoir me faire plaisir, pouvoir ramener de ces voyages mes plus belles photos. Et puis, en Nouvelle-Zélande, j’ai été bloqué : pourquoi prendre « ça » en photo (le « ça » englobe n’importe quel sujet) ? Je me dis que c’est bien. Je me questionne. Et les questionnements, s’ils font mal et nous donnent l’impression de régresser, nous placent en réalité à un croisement.

  1. Pourquoi fais-je des photos ?
  2. Que souhaite-je montrer ?
  3. Ai-je besoin de partir au bout du monde pour faire des photos ?
  4. Pourquoi ai-je perdu tant de temps à me concentrer sur le matériel ?

J’ai des réponses. Certaines trop formatées, d’autres plus réfléchies.

Pourquoi fais-je des photos ?

Pour montrer la beauté du monde qui m’entoure. Beauté qui ne sera peut-être plus dans quelques années. => Réponse toute faite. Tout le monde fait ça. Pourquoi devrais-je le faire, moi ? Instagram (ou équivalent, je ne suis pas sectaire) regorge de personnes qui montrent le monde tel que je pourrais le montrer. Et en plus, le monde n’est pas toujours beau autour de moi.

Que souhaite-je montrer ?

Là, c’est intéressant. C’est avec cette question que je peux me démarquer et développer un regard unique. Mais cette question en soulève une autre. À qui souhaite-je le montrer ? Je peux faire comme Vivian Maier : prendre des dizaines de millier de photos, mourir puis quelqu’un s’intéressera peut-être un jour à quelques centaines de ces photos. En l’état, je n’y vois aucun intérêt. Notre monde change vite. Trop vite. Il me faut être un témoin de ce que je considère comme des fausses routes ou au contraire des bons chemins que prennent certains. Mais être un témoin pour qui ? Les générations futures ou actuelles ? Comment toucher les décideurs actuels mais aussi les futurs décideurs, ou avec moins de prétention, les personnes susceptibles de pousser la réflexion des décideurs actuels dans la bonne direction ? Un artiste montre à penser et non plus à voir.

Ai-je besoin de partir au bout du monde pour faire des photos ?

Là, c’est simple, non. Le sujet n’est qu’un élément parmi d’autres dans la réalisation d’une photo. je peux partir loin, mais ce n’est pas forcément nécessaire. Tout dépend de ce que je souhaite montrer. Montrer pour penser, pas pour donner à voir.

Pourquoi ai-je perdu tant de temps à me concentrer sur le matériel ?

J’ai erré dans ma quête de l’appareil ultime par facilité. Ne pas réfléchir au pourquoi mais au comment est beaucoup plus simple pour un débutant. Il en est de même en musique : il faut apprendre ses gammes à un moment ou un autre. Mais après avoir appris les outils, il faut apprendre à les utiliser au service d’un message, d’un discours.

Conclusion

Ainsi, pourquoi fais-je des photos ? Ou plutôt, pourquoi ferai-je des photos à l’avenir ? Je vais me concentrer sur le message que je souhaite transmettre et surtout la réflexion que je souhaite occasionner chez le spectateur. Photographier pour donner à penser, tel sera mon credo.

Suite à cette réflexion, je m’engage dans un nouveau projet photo, beaucoup moins orienté photographie commerciale comme le dirait Thomas Hammoudi, le blogueur qui m’aura poussé à la réflexion, « à coups de pelle » comme il aime à l’écrire. Ainsi, j’ai le plaisir et l’honneur de vous présenter mon nouveau projet photographique : Moana.

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